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le festival 2024, jour après jour

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Sonic Bloom

10.07.2024

Sonic Bloom, la parole du public

par ici l'onde (2024)

Elli Conchon, Eclats de Souffle

par gm / interview (2024)

Quatrième jour, 20 km et quelques averses, plus au sud. L’Étang Rouge, écomusée de Seurre au Jura. Lieu où il est question d’histoire d’histoires et de reconstitutions. De préservation, de patrimoine, de redites. Bref de répétition. Idem pour cette nouvelle journée de Sonic Bloom. La procession cycliste reprend les bords de Saône, à contre-allée et filant droit. Plus aguerris, plus pacifiés, les corps avancent de nouveau pour aller faire musique. Dans d’autres littératures, les petites gueules chopperaient des surnoms épiques : Tikek, Tix, Flex, Bob the Bob, Declik, La Seringue. Pour notre affaire, la petite bande est toujours indifférenciée, compacte et toute à la sienne, d’affaire. Soit une reprise des perfs de la vieille, mais ailleurs. Dans cet ailleurs, Les Paradeurs se réinvente. Très fort que cela tienne, en partie, au costume choisi par Émilie Lafranceschina. Roots, gentlewoman farmer, carreaux sur chemise. Après la création au parc Magnin de Brazey la veille, le duo est à l’abri des préaux à colombages et du torchis, et la performance devient cousine des machines sauvées de l’oubli. Histoire d’histoires et de reconstitutions, de préservation, toujours. Pressoir, égraineuse de maïs, cloche à limonade. Autre paire de manches, cette perf jouée parmi ce que le temps aura laissé et ce que l’homme aura décidé de reconstituer de son passé rural. Le duo Thirion/Lafranceschina pétille en Bresse, sans bleus. Ni aux jambes, ni à l’âme. Tout est aussi ténu que la veille parmi les arbres et les bosquets. Peut-être plus encore, beaucoup plus de surface manufacturée, à faire sonner, à rendre à l’écho et aux possibles. Hier l’évocation poétique du couple s’abreuvait de Nature, simple. Aujourd’hui, Les Paradeurs apparaît plus brut, plus frontal, en prolongement hyperactif d’une histoire finie, exposée immobile dans cet écomusée. Leurs tentatives physiques et sonores, montées selon une ellipse délicate, éclairent cette histoire de d’équilibre soigneux et de prise de pouvoir contrariée, d’une fragilité des corps et des actes éclairante. À rapprocher des vanités lumineuses peintes par les Hollandais du XVIIe.
Plus XIXe, façon victorien gothique, chorale et multilayers, c’est Éclats de souffle. La pièce d’Elli Conchon double l’alto de divers effets et d’une bande de sons analogiques (cf. podcast ci-contre). Jusqu’alors, la Nature s’invitait dans les performances et les pièces jouées depuis dimanche pour le festival, ici la Nature est embarquée dans un smartphone et passée au filtre des enceintes, soutenant la structure de drones et d’ostinatos où une bataille d’apocalypse miniature et secrète semble avoir lieu.
Comme Les Paradeurs, En Roue libres profite de l’effet machine. Les bruits de chaîne, le chant des moyeux fournissent toujours la carte sonore, mais la cadence de pédalage, le geste qui ajuste l’effet ou enclenche l’avalanche la jouent démultiplié. On est dans un atelier de mécanique, une arrière boutique de cycles où un champion d’apparat se fabrique un rêve de sommet supersonique à conquérir. Chausse-trappe du figuratif définitivement évité, Clément Gautheron garde la tête des pelotons abstraits et décadrés. Même expectorant, même apoplectique. Même rejoint par le quatuor de LaminaiRe, dont la clôture de l’ascension cycliste se dessine encore plus clairement, plus astucieusement. Laissant ce qu’il faut d’esquisses à conquérir pour les jours suivants. En attendant, les Sonic Bloomers ont repris la route.

© guillaume malvoisin pour ici l’onde

les images du

festival musique et vélo au bord de l’eau

proposé par ici l’onde

© Pierrick Finelle pour ici l’onde

Sonic Bloom, jour 4
Sonic Bloom, jour 4
Sonic Bloom, jour 4
Sonic Bloom, jour 4
Sonic Bloom, jour 4

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