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Sonic Bloom

09.07.2024

Sonic Bloom, la parole du public

par ici l'onde (2024)

Émilie Lafranceschina, Les Paradeurs

par gm / interview (2024)

Une vitrine catholique du centre ville raconte. En 1954, ce zouzou de Georges Pradillon, zingueur à Saint-Jean-de-Losne, exécute la figure du drapeau, accroché à l’horizontale qu’il est à la hampe du clocher sur laquelle il vient de déposer son coq, forgé dans son atelier quelques jours auparavant. Devant l’offrande ou l’acrobatie mécréante, une femme s’évanouit, dit-on. Signe des temps heureux, soixante-dix ans plus tard, au parc Magnin de Brazey-en-plaine, c’est une femme qui joue les acrobates et grimpe aux arbres pour lancer l’improvisation sonore et dansée des Paradeurs. L’arbre a le galbe d’un bonsaï dissident des vitrines à mémés. Tordu, certes mais grandi et un peu classe tout de même. Ce sera le point de départ pour cette troisième soirée de Sonic Bloom à venir, plus tard.
Entre-temps, ce sera retour de la cohorte d’ici l’onde sur les berges du canal, augmentées d’un vent d’ouest annonciateur de pluie. Ce sera cache-cache climatique, hygrométrie saveur exotique, buvette et tireuse de local crafted beer montée sur table. Puis ASMR en impro. C’est John Cage de passage en Plaine de Saône. Landscape imaginaires, reconstruit sous la vision à 360° du parc mis sous casque. Une fois encore, la Nature répond à l’art sonore. Hier les grenouilles de l’écluse 74S, aujourd’hui, quelques oiseaux perchés plus haut dans les arbres.
D’autres oiseaux s’ébrouent pour l’heure. Viennent Les Paradeurs, et leur danse de protection, leur jeu de perturbation/consolation. Deux individus et tout recommence. L’interdépendance avec son petit monde et les solutions à trouver pour y vivre à plusieurs. D’abord dans le bonsaï adulte, où Émilie Lafranceschina égrène au magnétophone quelques arpèges discrets de piano. Puis au sol, où Nicolas Thirion disperse les outils de construction des images à venir. Douceur sereine du début de cette performance, calée au milieu juste des territoires de l’expérimentation sonore, de la danse, de l’installation in situ. La danseuse est sur sa planche, le micro comme le macro entrent dans la ronde, passant entre les doigts de Clément Gautheron, pas encore à califourchon sur sa bécane. Tralala in extenso, larsens chenus, boucles magnétiques de mémoire sonores empruntée à la sono mondiale. L’heure est aux pas glissés, au moonwalk, et autres petites frappes sèches du talon sur le plancher dont la résonance et la profondeur sont laissées aux soins d’un micro parabolique redéfinissant l’espace à l’envi, masquant ou révélant ce que l’œil n’aura su atteindre de cette fable sensible.
Fable plus rauque et en work in progress, pour la suite de la soirée. Clément Gautheron recompose En Roues Libres. Soit la liberté d’un sportif de créer, avec ses efforts musculaires, un mur du son qu’il affronte et avale comme les coureurs flandriens empochent le mur de Huy des classiques cyclistes du printemps : le souffle court, mais la joie vive. Pour un instant.
Souffle court à reprendre sur la durée nécessaire au retour du quatuor de LaminaiRe tuRbulent, pour une improvisation collective que ne renierait sans doute pas le Velvet Underground, première époque. Impro qui pourrait sonner comme le soundtrack des obsèques obliques du petit cycliste aperçu plus tôt, vautré sans air sur sa montagne sonore. Depuis, les Sonic Bloomers ont repris la route.

© guillaume malvoisin pour ici l’onde

les images du

festival musique et vélo au bord de l’eau

proposé par ici l’onde

© Pierrick Finelle pour ici l’onde

Sonic Bloom, jour 3
Sonic Bloom, jour 3
Sonic Bloom, jour 3
Sonic Bloom, jour 3
Sonic Bloom, jour 3

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