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Sonic Bloom

11.07.2024

Sonic Bloom, la parole du public

par ici l'onde (2024)

Esplanade des itinérances, point de chute. Jour 5. Rencontre entre les spectateurices et les artistes invité·es sur le festival pour ce moment crucial. Plusieurs des musiciennes et musiciens qui se croisent depuis 5 jours jaugent 5 jours d’envies discutées à l’envi, en selle, à table, en pause. 5 jours où chacun·e imagine avec les autres des grands sauts ou des petits bonds, improvisés et pensés sur le vif.
Le vif, c’est aussi ces petits poissons qui servent d’appât, vivants, dans une certaine pêche au carnassier, nous y reviendrons. D’abord, c’est Émilie Lafranceschina et Loïc Maily, guitare classique et nouvel usage de la planche par la danseuse (cf. mardi 9). Reliée à un capteur, la plaque de bois prend le corps pour stimulus et alchimise frottements, raclements et piétinements. Pas de titre, une après-midi d’écriture seulement pour cette petite forme dont la douceur, apparente, forge la colonne vertébrale, et la minutie pointilliste, la devise. Légèreté et simplicité de la forme qui confinent à l’épure. Le rythme de l’une cisèle le tempo de l’autre. Il y a, encore en germe, forcément, une virtuosité bienfaisante dans cette rencontre.
Reprise d’Éclats de souffle et de ses facettes respiratoires, de son épaisseur noircie à l’archet et à la pédale de distorsion. L’alto d’Elli Conchon pointe comme un double vocal, un guide dans un récit intime constellé de recoins et de détours.
Du détour au détournement, le petit vif de tout à l’heure entre en scène. Bob sur les oreilles doublé d’une frappe nonchalante : Clément Gautheron et Selma Namata Doyen ferment le ban de ce cinquième jour. Détournement d’une scène de pêche, aperçue sans doute hier au soir en rentrant de Seurre à vélo. Le petit vif est aussi celui du traitement sonore carnassier face aux percussions sèches. Ça cisaille la surface des eaux pour être audible. Ça frappe comme si la survie d’un dancefloor en dépendait. Chenu, têtu et autres rimes en « u ».

[Intermède pris sur le motif]
« Ça fait quoi comme son, une carpe ?
— Pop pop
— Ah.
— C’est pas très sexy le bruit des poissons… »
On se saura jamais vraiment ce qu’il y a derrière ce dialogue de cinquième jour de festival. Mais le micro, en plongée dans la Saône, dans les remous, dans le débit du presque fleuve — jingoïsme de chalonnais oblige — s’amuse depuis la terrasse autoclave de Office du Tourisme de Saint-Jean-de-Losne. Vendredi, en surface, passera la flamme, olympique, un peu moins triste que sa cousine passée la semaine dernière. Bien plus joyeux encore, ce jeudi, la flamme carnassière et loustic de ce couple de pêcheurs sonores. Couleur locale oblige. On est dans la culture pour toustes, dans le détournement joyeux, dans les codes expés immergés au-delà de la béance de la fracture sociale, donc politique. On est sur les rives de la France péri-urbaine, post-industrielle et pourtant touristique. Là où les Sonic Bloomers ont choisi de rouler en bande.

© guillaume malvoisin pour ici l’onde

les images du

festival musique et vélo au bord de l’eau

proposé par ici l’onde

© Pierrick Finelle pour ici l’onde

Sonic Bloom, jour 5
Sonic Bloom, jour 5
Sonic Bloom, jour 5
Sonic Bloom, jour 5
Sonic Bloom, jour 5

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