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Sonic Bloom

07.07.2024

Sonic Bloom, la parole du public

par ici l'onde (2024)

Bloom bloom lezgo. Sonic Bloom est lancé. Jour 1 pour la version 2024, du festival où ici l’onde part en tournée des bords de l’eau. Départ réel comme on dit dans le peloton du Tour de France. C’est à l’écluse 51S, pour la toponymie VNF, c’est Au Maquis, pour la géographie culturelle dijonnaise, et dans la torpeur inquiète de ce dimanche de second tour des législatives, qui rebat les cartes et sonde un peu du sens de cette présence artistique sur les chemins de halage. Ce qui est à peine guidé par les haleurs (hello Rimbaud) d’expérimentations, de regards et finalement de questionnements : la possibilité d’expugner notre propre force, de refaire commun de ces temps d’écoute et de paroles. Quoi qu’il en soit, ce dimanche 7 juillet, c’est first blood (coucou Rambo). On prend les premières marques, fait les premiers tours de roue, procède aux premiers réglages : K7, indexation de vitesse, vitesse d’obturation, hauteur de selles et hauteur des harmonies. Tout se met en place et en branle doucement pour cette édition 2024.
15:30, Armand Louet rend à la Nature ce qu’il lui aura emprunté auparavant et mis sur bandes ensuite. Ce field recording revisité, c’est Bruits du Monde. Soit des tuyas dans des tuyaux, des chouettes qui sonnent le tocsin, du vent dans les voiles qui mettent à l’ombre cette performance. Voiles sous lesquelles Armand Louet vient, micros à la main, construire cette masse sonore. Lente, profonde et calme. Nécessaire, et bienfaisante. Prises à la sortie des tuyaux de ses sculptures sonores, les images sont contemplatives, décentrées et rendent immersif le décalage entre ce qui se joue et la nature environnante. Parfaite de nouveau pour regarder passer les nuages, un peu plus au-dessus de l’assemblée réunie.
En roue libre, on le dit souvent dans une communauté d’un quidam qui se perce une saillie hors du commun, fantasque, inconscient parfois, maitrisé peu souvent, improvisé en permanence. Et jouer les éclaireurs pour le reste de la tribu. Il en va ainsi pour la performance cycliste de Clément Gautheron, En Roues Libres. Cliquetis, turbineries et récits sonores dans les braquets sont emmenés comme d’autres soulèvent les foules. L’effort du sportif rejoint, littéralement, le geste du musicien. Ce qu’on entend est ce que le corps produit de souffle, de claquements, une forme de musique musculaire, en somme.
Passer du déluge pulmonaire, de distorsions et de glaires aux premières harmonies du chœur des Mademoiselles, paraîtrait facilement un apaisement si la joliesse en était le propos. En 1982 peut-être mais aujourd’hui, tintin. Le chœur féminin est là pour du fil à recoudre, pour des pendules à remonter, pour des voix à frictionner dans les tressaillements du monde. Nuances pop, litanies à plusieurs, unisson forte. Pas mal, ça l’unisson, un aprem’ d’élections. Il y un Baume à Gilhead, chantait Nina Simone, autre voix majeure et bousculée, Au Maquis aussi il y a une lotion consolatrice : « Dansez, les lumières ». Lumière justement qui clôt le set et tuile avec celui du Magnetonium enchanté. Lumière brillant pas loin de la Lux Aeterna de Ligeti, cette doublette voix libres et magnéto-cassettes.
Même support pour des oiseaux mécaniques, des piafs mis sur bandes magnétiques, et rejoignent ici leurs cousins sifflant sur la perf d’ouverture jouée par Armand Louet. Nicolas Thirion commence sous les objectifs, plus scruté qu’un Cavendish à l’aube de sa 36e victoire. Tout aussi définitif, ce rapport à la culture pop, à l’héritage et à la mémoire joué ici avec les K7. Morceau de plastique générationnel, démocratisant la mise en mémoire, l’invention personnelle, les grandes heures du classique (ô adagio fondant de ce bon vieux Pachelmelba) et la variété. Forme de folklore bigarré, archivé avec une certaine fragilité sur un support sensible. Dans le tumulte et quelques filtres classes, Oui-Oui tutoie l’opéra chinois, l’electro de poche les accords doom-metal et l’intime facétieux, le grand-guignol. Bousculés comme la floraison le fait d’un printemps régulier. Bousculade moins qu’accolade, sincère. Et temporaire. Les Sonic Bloomers ont déjà repris la route.

© guillaume malvoisin pour ici l’onde

les images du

festival musique et vélo au bord de l’eau

proposé par ici l’onde

© Pierrick Finelle pour ici l’onde

Sonic Bloom, jour 1
Sonic Bloom, jour 1
Sonic Bloom, jour 1
Sonic Bloom, jour 1
Sonic Bloom, jour 1
Sonic Bloom, jour 1
Sonic Bloom, jour 1

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